
qu'il avait un grand menton...)
Si vous êtes allé(e) en classe au Collège des 7 Vallées et que vous avez eu de bons profs d'histoire-géo, ce qui fut mon cas, vous connaissez ceci sur le bout des ongles. Mais tous n'ont pas eu la chance de grandir à Hesdin, et certains d'entre vous, à force d'apprendre des dates par coeur (Austerlitz 2 décembre 1805, Pearl Harbour 7 décembre 1941...) ont même probablement tout oublié. Donc, qu'on se le dise, la ville d'Hesdin telle que nous la connaissons a été bâtie de toutes pièces par Charles Quint (qui sans le savoir allait bien plus tard donner son nom à une bière redoutable) et ses nombreux ouvriers en 1554, non sans avoir au préalable rasé Vieil-Hesdin, village voisin dont la beauté faisait un peu d'ombre à celui qui fit sienne cette devise emplie de modestie : "plus ultra". C'est grâce à ce grand empereur, fils de Jeanne la Folle - ça ne s'invente pas - que nous pouvons admirer aujourd'hui le magnifique hôtel de ville, la place d'armes et l'église Notre-Dame. Hesdin fut ainsi espagnole pendant près d'un siècle, bien après le décès d'un Charles Quint affaibli par ses revers guerriers mais aussi une crise de goutte (trop de bière, Charles ?). Nos concitoyens gardent de cette occupation un sens inné de la fête mais aussi un teint hâlé que beaucoup, n'en doutons pas, leur envient. Présomptueux, nos cousins ibères l'étaient, eux qui clamaient haut et fort : "quand la truie filera son lin, les français prendront Hesdin". A force de faire les malins, c'est pourtant ce qui arriva en 1639, à la fin du rêgne de Louis XIII. Les Fêtes du Cochon Rose (qui si l'on y réfléchit bien devraient s'appeler les Fêtes de la Truie Rose, mais c'est moins joli...), instaurées depuis une vingtaine d'années dans notre ville, commémorent cette page d'Histoire, acte fondateur de notre ville et trait d'union entre nos racines espagnoles et françaises. Mais au fait, pourquoi rose ?
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