mercredi 8 juillet 2009

Thierry Marie à Hesdin le vendredi 7 août

Ca, c'est un homme !

Attention pointure ! Physique de gladiateur et mental de Vietcong, l’homme n’est pas un narvalo. Dans le cadre du passage à Hesdin de la 71ème Semaine Fédérale Internationale de Cyclotourisme, Didier Desfachelles et sa bande de psychopathes cyclotouristes ont dégotté un invité d'honneur de marque. Difficile en effet de résumer en quelques lignes le pedigree de l’animal. Champion de France de contre-la-montre, champion de France de poursuite, vainqueur de six étapes du Tour de France, d’une étape du Tour d’Espagne et du Giro, plusieurs fois porteur du maillot jaune, n'en jetez plus... Spécialiste des efforts violents, roi incontesté du prologue au début des années 90, Thierry Marie était aussi un extraordinaire baroudeur, capable d’échappées solitaires mémorables. C’est le 11 juillet 1991 que ce natif du Calvados entre pour toujours dans l’histoire de la Grande Boucle, jouant devant nos yeux ébahis sa version toute personnelle de « j’irai revoir ma Normandie ». Arras-Le Havre (259 kms, rien que ça…), une étape devenue légendaire grâce à l’exploit inégalé de Thierry Marie qui 234 kilomètres durant ( les versions divergent cependant : 229 selon la police, 234 selon les manifestants) résistera seul au peloton et à sa meute de sprinters (Abdoujaparov, Sean Kelly, Jalabert, Museeuw… bref pas des comiques) pour l’emporter sur ses terres. Il s’agit à ce jour de la deuxième plus longue échappée de l’histoire du Tour (pour votre culture générale, la plus longue est celle d’Albert Bourlon, 259 kms entre Carcassonne et Luchon en 1947, toujours bien à replacer pendant les longs apéros de l’été). Si l’on devait expliquer à un martien la définition du panache, la seule réponse qui s’imposerait tiendrait en ces deux mots : Thierry Marie. Un homme réputé aussi pour sa gouaille et sa bonne humeur, qui ce jour-là chantait sur son vélo pour tromper sa solitude. 1991, 18 ans déjà. Après ce fut moins drôle : les pénibles années Indurain et Armstrong (12 Tours à eux deux, 12 Tours de gestion et d’ennui) entrecoupées ça-et-là par des épopées parfois magnifiques (Pantani !!!!!) mais plus souvent pathétiques (le dopage à l’insu de mon plein gré, le troisième du Tour qui finit par être déclaré vainqueur un an après, les discours aseptisés, Christophe Moreau meilleur français…). Ceci étant dit, il est bon de rappeler que le cyclisme demeure un sport de surhommes, un sport de pure souffrance, et j’invite les sempiternels ronchons à grimper une fois dans leur vie la côte de La Loge pour réaliser la performance de ces cyclistes d’exception, aujourd’hui traités par les autorités sportives et médiatiques comme de vulgaires délinquants. Comme dirait Gérard Holtz, « vive le vélo » ! Et vive Thierry Marie !

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